Colombie

Colombia, como a la casa ! 

Nous sommes le 20 avril, il est 5h du matin et nous arrivons à Bogota fatigués après environ 13 h de voyage, 5h de décalage horaire et 3 vols différents depuis Tahiti. La seule chose que nous voulons est récupérer nos bagages et trouver un endroit où nous reposer après ces vols turbulents. Cependant, en arrivant devant un carrousel à bagages vide, nous commençons à douter de la bonne réception de nos sacs. Après discussion avec une hôtesse qui se trouve là, on nous informe que nos sacs sont peut-être restés à Santiago du Chili mais que ce n’est pas sûr… L’hôtesse nous invite à rester dans l’aéroport jusqu’à midi, heure d’arrivée du prochain vol en provenance de Santiago.

Nous voilà partis pour 7h d’attente dans l’aéroport de Bogota à la recherche d’un banc pour dormir. Midi arrive, l’avion est en retard, 2h supplémentaires d’attente et au final, toujours pas de bagages !

De toutes façons, ça tombe bien, on ne savait pas quoi faire de notre journée ! Santiago, la personne qui nous héberge (non, ce n’est pas lui qui a nos bagages), ne peut pas nous accueillir avant 17h.

Enfin nous découvrons Bogota ! Après 15min de taxi (certainement le plus cher de Colombie), nous arrivons dans un quartier aux immeubles neufs et ultra-sécurisés où les gardiens armés de revolvers régulent les allées et venues des visiteurs et habitants des bâtiments.

A première vue, ce pays a un léger problème de sécurité… Pas franchement rassurant les premiers jours ! Mais une fois cette impression passée, on avait plus peur de la police qu’autre chose ! ^^

En tous cas, malgré le côté latin, Bogota fait penser à une grande ville européenne.

Le mode vie est sensiblement le même que chez nous.

 

Notre premier pied-à-terre, chez Santiago, est un grand appartement très lumineux qui domine la ville. Bogota est très étendue et développée. Santiago nous explique que cette « extension » de la ville est due à l’arrivée de familles pauvres en quête d’une vie meilleure. En gros, dès qu’on s’éloigne du centre de la ville, les gens sont pauvres et vivent dans des sortes de bidonvilles. De plus ils sont oubliés du gouvernement qui, d’après les gens, ne fait rien pour eux. Et effectivement, plus tard, en traversant une partie du pays, nous avons pu observer ces bidonvilles en périphérie de chaque grande ville que nous avons visitée.

Après avoir passé 2 nuits chez Santiago, nous partons pour le quartier de « la Candelaria », le centre historique de Bogota. C’est le quartier touristique de la ville, beaucoup plus populaire et animé que là où nous étions précédemment. Très vite nous rencontrons des gens avec qui nous passons beaucoup de temps, notamment un couple de français qui a vécu 3 ans à Tahiti, ce qui a tout de suite créé un lien. C’est avec eux que nous avons découvert la vie nocturne incontournable de Bogota!

  

En plus de la salsa et de la musique, Bogota possède une culture artistique très développée.

Les murs de la ville ont été victimes d’une explosion de graffitis suite à la mort en 2011 d’un jeune graffeur tué par la police ! Depuis, une résistance artistique est née et une bonne partie des murs de la ville sont recouverts d’œuvres d’une qualité exceptionnelle.

 

Durant notre séjour dans la capitale, nous entendons beaucoup parler de la sierra Nevada et du parc Tayrona situés dans le nord du pays. Nous décidons donc de nous y rendre. C’est à Santa Marta que nous posons, une fois de plus, nos valises. Après 6 mois de voyage, on commence un peu à fatiguer… Changer régulièrement de lieu pour toujours en voir plus devient difficile et nous ressentons le besoin de nous poser dans un endroit où nous nous sentons bien. Bref, on a un coup de mou et on a kiffé Bogota ! Du coup, moins de Colombie et plus de Bogota !

Bon, on a quand même passé dix jours à visiter d’autres villes avant de retrouver la capitale !

Nous avons commencé par passer 3 jours dans le parc Tayrona dans lequel nous avons marché dans la forêt et dormi en hamac dans un camping « écolo » surexploité où tout est servi dans du plastique pour préserver l’environnement fragile du lieu… (à éviter). Nous avons aussi escaladé des gros rochers pendant 3h pour atteindre le minuscule village de « El Pueblito » dans lequel vivent 5 natifs et où se trouvent des vestiges incas.

Ce grand parc vaut vraiment le détour, entre mer et forêt montagneuse, le décor est magnifique !

  

Puis, suite à ce séjour et après 1h de moto dans la montagne sur une route rocailleuse à flanc de falaise, nous arrivons dans la communauté Koguiis, des indigènes qui vivent dans la sierra Nevada. Nous les rencontrons avec un guide qui les connaît bien.

 

Néanmoins, cette rencontre se fait dans un contexte très particulier et qui a eu pour effet de nous mettre très mal à l’aise. A ce moment, nous avons un peu la sensation d’être des touristes en mal d’exotisme venus prendre en photo des indigènes.

En effet, nous sommes assis à la table d’un restaurant quand des membres de la communauté nous rejoignent et prennent place face à nous. Leur chef nous offre des feuilles de coca et le guide nous invite à prendre des photos du groupe. C’est alors que l’on nous sert notre déjeuner. La communication n’est déjà pas évidente mais le fait d’avoir à manger face à eux et aux enfants qui regardent les plats avec envie rend les choses délicates. Nous finissons donc par donner notre plat à la communauté qui s’en ira après avoir mangé. Ce sentiment désagréable de voyeurisme s’est un peu dissipé lorsque l’on a visité le village avec un membre de la communauté. Pendant la visite, notre guide nous explique le mode de vie des habitants. Ce « treck » bien que pas trop mal, nous confirme que nous ne sommes vraiment pas fans des tours organisés.

De Santa Marta, nous filons à Carthagène pour deux jours puis faisons une escale à Tolu. A deux heures de route de Carthagène, cette ville en bord de plage est un lieu où les locaux aiment venir passer le week-end pour profiter de la mer et de son charme. D’après les gens du coin, ces plages sont les plus propres de la région ! On n’ose pas imaginer les autres !

Une dizaine de jours ont passé et nous voici de retour à Bogota ! Notre hôte pour une semaine s’appelle Catalina, a 31 ans, travaille comme costumière pour le cinéma colombien et vit dans un grand appartement d’époque colonial en plein centre du quartier historique ! Encore une personne à Bogota avec qui nous avons pas mal d’atomes crochus ! Nous passons quasiment toutes nos journées avec elle et découvrons le Bogota des Bogotanais tels que les marchés vintages, les marchés du « faux », des petits endroits sympas et d’autres plus touristiques comme la cathédrale de sel dans laquelle on peut voir des croix, des croix et encore des croix ! On a  aussi visité cette montagne où l’on monte en voiture jusqu’au pied de la Guadalupe qui domine la ville pour profiter de la vue imprenable sur la capitale Colombienne !

A l’approche du départ, nous passons nos dernières soirées dans ce que nous appelons notre QG « El garden », une librairie-bar-restaurant qui a été notre coup de cœur et l’endroit où nous avons fait beaucoup de nos rencontres. Un Français et un Colombien ont crée cet établissement de leurs mains pour en faire un lieu où l’on se sent comme chez soi.

Enfin voilà ! C’est avec un pincement au cœur que nous devons quitter cette ville à part et toutes ces personnes avec qui nous avons passé de supers moments !

Une page de plus se tourne et, après une dernière soirée, nous prenons l’avion pour Lima au Pérou !