Pérou

Au pays des Incas !

Nous sommes le 16 mai et nous venons d’atterrir à Lima, au Pérou.

En arrivant dans ce pays, nous ne savons pas encore que nous y resterons bien plus longtemps que prévu et que cela chamboulerait tous nos plans. Il semblerait que le pays des Incas ait eu sur nous une attraction telle que nous y avons laissé toute notion de temps.

Il va être difficile de résumer 2 mois d’aventure dans ces lignes mais allons-y !

Au premier abord, Lima ne reflète pas du tout le Pérou que nous nous étions imaginés, cette ville moderne et riche est bien loin de l’image exotique que nous en avions. C’est dans une maison d’un quartier résidentiel que nous passons nos premières nuits. Nous sommes accueillis par Enrique et Maria, un couple de retraités très accueillants et chaleureux. Dès notre arrivée, Enrique tient absolument à nous faire découvrir le supermarché du centre commercial. Ce sera notre première visite guidée péruvienne !

Le lendemain matin, nous avons le plaisir de retrouver un ami qui est arrivé pendant la nuit pour passer un mois avec nous ! Nous sommes heureux de le revoir, d’autant plus qu’il nous apporte vins et fromages FRANÇAIS. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup ! 😉 Bref… la joie du camembert au petit déjeuner !

Après avoir accordé nos itinéraires, nous décidons de partir pour Arequipa, ville du sud du pays à 2 335 mètres d’altitude. Cette « cité blanche », deuxième ville du pays, est le point de départ pour le Canyon de Colca, le 2ème plus grand au monde avec ces 3400 mètres de profondeur. C’est depuis Cabanaconde, petit village typique où les habitants semblent venir d’une autre époque avec leurs habits colorés traditionnels, que nous allons débuter notre trek.

Il est 7h du matin, les sacs prêts, chargés du nécessaire pour 3 jours de marche à travers le canyon sans guide. Nous nous apprêtons à partir… 3h plus tard. C’est donc à 10h du matin que nous partons pour une première journée de 6h de marche durant laquelle nous découvrons ces paysages magnifiques dignes d’un western. Des routes sèches et poussiéreuses où ne poussent que des cactus géants, unis comme un peuple mystérieux. Une fois la rivière traversée, nous arrivons sur l’autre versant du canyon. Les paysages de ce côté là sont surprenants ! Tout à coup, tout devient vert flamboyant ! La végétation est variée et traversée par un ruisseau qui apporte un côté paisible. C’est dans ce décor que se trouve le petit village de San Juan, où nous avons prévu de nous arrêter déjeuner. Comme pour ajouter de la féérie à cet endroit, nous tombons nez à nez avec un renard qui s’arrête quelques instants pour nous regarder, avant de disparaître. Bref. Vous l’aurez compris, il y a quelque chose magique en ce lieu.

Nous entendons beaucoup parler d’une oasis artificielle logée au cœur du canyon, halte obligatoire pour grand nombre de touristes. C’est volontairement que nous la contournons et passons la nuit dans l’unique auberge du minuscule village de Malata. Dans sa cour, la maîtresse des lieux prépare le dîner dans la marmite chauffée au feu de bois. Tout à côté, se trouve un clapier rempli de cochons d’inde bavards. A cet instant, nous nous demandons quel sera le repas du soir… Il faut préciser que le Cuy (cochon d’inde) est un met très apprécié au Pérou. Après avoir bien mangé (pas de cuy dans la marmite cette fois-là) et dormi, nous entamons notre deuxième journée pour arriver au village de Llahuar, dans un lodge situé juste au dessus de la rivière. Nous avons pu profiter des sources chaudes et de la rivière (très) froide tout l’après-midi. Un bon moment de détente juste avant la dernière journée de trek qui s’annonce être la plus dure. Nous devons grimper 1280 mètres dans la journée pour retourner à Cabanaconde. Encore une fois, notre départ est un peu tardif et le soleil commence déjà à chauffer. Dès le départ, nous faisons la connaissance d’un chien que l’on nommera Pouceïtos et qui sera notre guide jusqu’au bout. La marche commence doucement, nous nous arrêtons pour observer les geysers qui soufflent des eaux à plus de 100 degrés au bord de la rivière. Nous reprenons la route et plus les heures passent, plus la pente est rude sous un soleil de plomb. Nous avons sous-estimé la difficulté de cette dernière journée, nous manquons de nourriture et d’eau pour 3 personnes ainsi que Pouceïtos. Dans notre sac, 2 snickers, un paquet de gâteaux secs, 4 fruits de la passion et 3L d’eau que nous avons dû rationner tout au long de la journée. Chacun notre tour, nous manquons de force et chaque fois que nous pensons arriver, il y a un palier supplémentaire à traverser. Après 8heures interminables, l’arrivée à Cabanaconde nous semble être une délivrance et nous nous sentons comme des aventuriers de l’extrême !

 

Pour fêter notre survie, après une bonne douche (froide), nous nous dépêchons d’aller manger une bonne pizza bien grasse ! C’est là que nous rencontrons Dominique et Yannicke, un couple de Suisses qui voyagent en kangoo. Tout de suite nous les remarquons, lui ne passe pas inaperçu avec sa grande barbe et ses habits colorés, elle semble plus discrète et posée. On ne saurait pas bien expliquer pourquoi, mais nous espérons les recroiser au détour d’une rue !

Le voyage continue ! Direction Puno au bord du lac le plus haut du monde, le fameux Titicaca !

Et c’est justement là que nous apercevons au détour d’une rue, le couple de Suisse. Tout de suite, le courant passe et nous décidons de faire un bout de chemin tous ensemble. Dès le lendemain, nous embarquons à l’arrière de leur kangoo direction Llachon sur la péninsule de Capachica. Sur la route, le couple remarque une fête dans un village en bord de route et nous propose de s’y arrêter 5 minutes. C’est l’anniversaire du village, les fanfares se succèdent et la fête bât son plein ! Les gens sont étonnés de nous voir ici et nous nous faisons vite remarquer. Dominique, d’un naturel très avenant, nous fait vite inviter à la tribune des élus du village ! Ces 5 minutes se sont transformées en 6 heures d’immersion dans la vie traditionnelle péruvienne !

 

Nous reprenons la route et arrivons dans la maison de Félix, au bord du lac. Félix est un natif de la région et a construit lui-même sa maison d’hôte, une maison à son image, accueillante et chaleureuse. Il y vit avec sa femme et ses enfants. Durant notre séjour, toujours avec Yannicke, Dominique et Corenthin, nous avons fait la visite de 3 îles, l’île flottante faite de roseaux, Amantani et Taquile. Nous passons 5 jours dans ce cadre idyllique au bord du lac où Felix nous raconte les histoires du Titicaca qu’il aime tant.

 

Il est temps pour nous de prendre la direction de Cuzco et d’aller découvrir le Machu Picchu.

Toujours à l’arrière du petit bolide, nous passons 6h sur la route avant d’arriver dans l’ancienne capitale de l’empire Inca. Cuzco est une belle ville chargée d’histoire où la culture Inca est très présente.  Nous y passons quelques jours pour la découvrir et flâner dans le marché de San Pedro. Entre l’artisanat local, les fruits et légumes et la viande sous toutes ses formes qui apporte au marché son odeur si particulière, on peut trouver des stands plus mystiques. En effet ici, la culture de la Pachamama est ancrée dans les mœurs, les offrandes et objets rituels sont omniprésents. On y trouve aussi le cactus sacré, le San Pedro, aux vertus hallucinogènes qui ouvre les portes de l’autre monde. D’après les croyances locales, il permettrait de communiquer avec les ancêtres et la nature.

Bref, passons aux choses sérieuses !

Après s’être renseignés sur les tarifs pour le Machu Picchu, nous nous apercevons très rapidement que passer par une agence est plus économique. Nous partons donc pour Aguas calientes, village aux pieds de la cité inca en faisant un crochet par Santa Teresa, pour profiter des eaux thermales.

4h30 du matin. Nous nous rendons devant les portes d’accès à la route qui mène au Machu Picchu. L’ascension d’1h30 commence. Elle se fait dans le noir, éclairée à la lampe torche, à travers le brouillard. Plus nous progressons, plus le jour se lève. Derrière la brume, les silhouettes des montagnes font leur apparition. Il y a quelque chose de particulier en ce lieu. En arrivant aux portes de la cité, nous découvrons la foule dense et compacte, chacun attend impatiemment de franchir les portes de la ville. Nous y pénétrons à notre tour. Tout est blanc, masquée par le brouillard, nous ne voyons rien de la cité. Petit à petit, on distingue des formes, des sortes de triangles sombres se dessinent progressivement, puis, deviennent des maisons. Le brouillard se dissipe, il est là ! Le Machu Picchu se révèle enfin. La brume épaisse a laissé place à de petits nuages qui viennent caresser les sommets alentours ajoutant de la poésie à ce lieu incroyable. Nous y passons la journée complète et avons la chance de nous y retrouver quasiment seuls en fin de journée. On pourrait vous en parler des heures mais inutile d’en dire plus sur la cité la plus célèbre au monde !

 

De retour à Cuzco, nous quittons Yannicke et Dominique. Le couple souhaite profiter plus longtemps de la région alors que nous choisissons d’aller vers le désert de Huacachina et son oasis. Sur le trajet, nous faisons une courte escale de quelques heures à Nazca pour observer ses lignes qui restent un mystère !

 

Un bus et 4 heures plus tard, nous voilà arrivés à Huacachina où nous passons une nuit. Il s’agit d’une ville au milieu d’un désert dans lequel les dunes sont un terrain de jeu où buggy et sandboard sont les principales raisons de notre venue. Un grand moment avant de retourner sur la capitale !

De retour à Lima, il temps de quitter Corenthin, mais notre aventure au Pérou ne s’arrête pas là.

Nous partons vers le nord du pays, à Pucallpa en Amazonie péruvienne à la rencontre des Shipibos et des chamans, maîtres de la médecine traditionnelle. Nous y resterons un mois pour découvrir les vertus de la liane sacrée, l’Ayahuasca.

Mais ça, c’est une autre histoire !

©yaquoilabas