Cambodge

On en veut Angkor !

Nous sommes le 23 janvier, nous quittons le Myanmar direction le Cambodge en passant par Bangkok pour prendre le bus.

Lorsque nous traversons la frontière avec la Thaïlande, le contraste est choquant !

Nous passons d’un centre commercial flambant neuf côté Thaïlande à une grande pauvreté côté Cambodge, mendiants, enfants qui fument, victimes de mines antipersonnel. Cette atmosphère nous rend mal à l’aise et nous remplit d’un sentiment d’injustice. C’est avec cette première impression que nous remontons dans le bus pour Siem Reap.

N’ayant qu’une dizaine de jours au Cambodge, nous décidons de ne rester que 3 jours à Siem Reap pour ensuite partir dans le sud du pays, à Kep en bord de mer et travailler dans une ferme de poivre. Cependant, encore une fois, rien ne se passe comme prévu et nous ne verrons jamais la mer !

Nous voici à Siem Reap, célèbre pour les mythiques temples d’Angkor. Ces derniers, construits il y a environ 900 ans, sont une véritable fenêtre sur le passé de la culture Khmer.

Comme il est officiellement interdit pour les touristes de louer un scooter dans la ville  de Siem Reap, nous décidons de prendre… un TukTuk pour visiter les temples. Seulement, comme la journée est déjà un peu avancée et qu’il faut du temps pour parcourir le site historique, le conducteur nous propose plutôt de nous emmener prendre un bateau pour le village flottant Tonle Sap!

Nous acceptons mais quelle déception à l’arrivée ! Le chauffeur nous conduit à un guichet où l’on nous demande de payer 20$/personne pour faire un tour d’une heure en bateau dans ce village. Nous trouvons que ce tarif est excessif, nous préférons renoncer et demandons à notre chauffeur de faire demi-tour. Ce dernier faisant mine de ne pas avoir de lien avec le guichet, insistera pour que nous prenions un bateau… Après 40 minutes de négociation, on nous propose 15$/personne, ce qui reste pour nous, encore trop cher. Au moment où l’on prend la décision de partir, un homme qui, lui aussi, trouve ce tarif excessif, nous propose de partager un bateau. Après tout, c’est un bon compromis. Nous partons alors tous les 3 pour une virée en bateau et découvrir ce village !

Durant cette « promenade », certes nous traversons un village flottant, mais le seul  stop que nous ferons sera la boutique de souvenirs du village pour voir quelques crocodiles vivants et sous forme de sacs… Après cette démonstration de « Avant/Après », la balade est finie. Bref à éviter.

 

Comme on n’est pas rancunier et que malgré cette histoire de forcing au guichet du village, notre chauffeur est plutôt sympa, on reste avec pour la visite des temples le lendemain.

Concernant les temples, pas grand chose à dire à part que c’est magnifique, beau, magique.

Bref ça déboîte!

       

Un conseil, ne faites pas comme nous et prévoyez la visite sur 3 jours pour ne pas finir complètement épuisés avant même d’avoir vu le plus célèbre des temples, Angkor Wat!

Faitgués mais contents de cette journée, nous nous posons pour dîner et préparer notre départ pour Kep. N’ayant aucune nouvelle de la ferme de poivre, nous décidons de changer d’itinéraire et de nous diriger vers Battambang, une petite ville à l’ouest de Siem Reap dès le lendemain. Cependant, une rencontre va repousser notre départ. En effet, alors que nous discutons avec la gérante du restaurant, un homme engage la conversation. De fil en aiguille, nous lui demandons s’il est possible de dormir chez l’habitant dans un village autour de Siem Reap. Il nous répond que cela se fait mais qu’il faut avoir des relations avec les locaux et se propose d’organiser une rencontre avec une famille deux jours plus tard. Pour nous c’est une belle opportunité et repoussons notre départ dans l’espoir d’être accueilli chez l’habitant.

Malheureusement, trois jours plus tard et après deux lapins, il nous annonce que la famille ne peut plus nous recevoir. Tant pis pour cette fois!

Pendant ce temps, nous en avons profité pour louer un scooter et expérimenter le trafic chaotique Cambodgien dans lequel il faut vraiment rester vigilant et où « rouler à contresens » ne semble pas vouloir dire grand chose.  Grâce à notre petit bolide, nous avons pu partir dans les campagnes, aller à la rencontre des familles, se faire inviter dans une fête dans un petit village, boire de l’alcool non identifié dans un verre dégoûtant, danser autour d’une table avec un petit papy, faire peur à quelques enfants parce qu’on est blanc, se faire remarquer par le flic du village parce que notre pneu est crevé et se faire escorter chez le voisin pour réparer tout ça !

 

Une fois le problème réglé, nous sommes partis pour le village voisin de Kompong Phluk, entièrement sur pilotis mais à sec en cette saison, plus pratique pour y aller en scooter.

 

Sur la route de ce village, nous assistons à un spectacle magique ! Nous roulons sans casque sur une terre battue ocre rouge, derrière nous, le soleil couchant contraste avec des champs verts vifs depuis lesquels s’envolent des nuées de hérons alors que les pêcheurs lancent leur filet dans la rivière. Pour compléter le tableau, un deltaplane fait son apparition et vient nous survoler pour nous faire signe et repartir dans l’horizon. Les enfants qui rentrent de l’école à vélo en riant nous disent tous bonjour. Certains sont de l’autre côté de la rivière, n’ayant pas de pont pour passer, ils doivent alors la traverser en poussant leur bicyclette dans l’eau.

On a tellement aimé nous perdre dans ces campagnes en deux-roues que nous avons passé le reste de notre séjour à visiter les villages autour de Battambang et aller à la rencontre de ces gens souriants et souvent étonnés de nous voir là.

   

Notre escapade au Cambodge a été brève mais très enrichissante. Ce pays qui se relève petit à petit d’un passé sanglant qui a détruit toute la culture d’un peuple et des milliers de familles restera dans nos mémoires.