Myanmar

Marre du Myanmar

Nous sommes le 3 janvier lorsque nous arrivons à Yangon, au Myanmar. Pour la première fois depuis 3 mois, il fait chaud et nous apprécions de quitter doudoune et grosses chaussures !

Après le Népal, nous avons l’impression d’arriver dans un pays moderne malgré la pauvreté de certaines familles.

Les routes sont propres et entretenues, du moins sur les grands axes de la ville de Yangon et la plupart des voitures qui circulent sont récentes. Notre première impression est plutôt positive ! De plus, nous sommes contents de rejoindre un petit appartement dans le centre de la ville qui sera notre maison pour une semaine.

A notre arrivée dans le quartier, c’est la fête ! Les Birmans célèbrent le jour de l’Indépendance et se retrouvent dans la rue en offrant à manger et à boire à tous les passants. Voici comment nous avons goûté pour la première fois à la nourriture locale !

  

Nous avons découvert avec plaisir des habitants très souriants et accueillants.

Leur sourire franc et sincère peut être assez déroutant au premier abord. C’est vrai que l’on n’a pas l’habitude de voir ça… mais là n’est pas la question ! Ce qui choque, ce sont leurs dents rouges sang à cause du Bétel qu’ils mâchent toute la journée ! Le Bétel est une racine qui est leur consommation favorite devant le tabac.

  

Pour le consommer, placez-la dans votre bouche, mâchez, laissez venir la salive et gardez-la jusqu’à ce que votre bouche en soit saturée, puis, recrachez le tout fièrement dans un jet rouge et puissant ! Pour compléter votre style Birman procurez-vous un longyi (jupe pour homme) et étalez-vous du Tanaka (anti- UV et cosmétique naturel) en couche épaisse sur les joues. On vous l’accorde, c’est un peu particulier mais ça fait son petit effet !

Une fois paré, vous apprécierez déambuler dans les rues de l’ancienne capitale où les habitants vous féliciteront de votre tenue (sans les dents rouges et le Tanaka).

  

C’est en quittant Yangon pour Bagan que nous nous sommes aperçus que tout semble être fait pour que les touristes suivent un même circuit, à tel point que nous avons la sensation de ne pas avoir vu le vrai visage du pays. Peut-être est-ce aussi par manque de débrouillardise de notre part ?

Si vous voulez louer une voiture et vous promener librement, préparez-vous à débourser 150$/jour (ça dissuade vite). Envie de dormir chez l’habitant sans guide ? Ça doit être possible si l’habitant en question est prêt à avoir de gros problèmes…

Nous qui cherchons à sortir des sentiers battus et à aller à la rencontre des habitants avons été déçus par cette destination tant convoitée en ce moment. Nous avons passé trois semaines entre touristes, dans des hôtels, sans jamais réussir à avoir de vrais échanges avec des locaux. C’est pourquoi, pendant tout ce temps au Myanmar, il nous a été impossible de réaliser une interview.

Néanmoins, Bagan est une destination magnifique qui vaut le détour, baignée d’histoire avec ses quelques 4000 pagodes d’environ 960 ans pour les plus anciennes.

 

Pour se déplacer, les vrais scooters étant réservés aux Birmans, l’idéal est encore de louer un « e-bike ». Vous pourrez alors sortir un peu des routes pour couper à travers champs, tomber en panne de batterie sur une route paumée et vous faire secourir par les bergers amusés de voir des étrangers pédaler pour essayer de faire repartir l’engin. Une grande aventure ! On aurait presque pu se prendre pour Indiana Jones au milieu de ces temples !

 

« Petit » revers de médaille, les personnes vivant dans ce que l’on appelle l’ancien Bagan ont été chassées de chez elles pour des raisons de « préservation de l’environnement » et au passage, faire construire resorts et hôtels de luxe. Cela a donné naissance au new Bagan où elles ont dû tout recommencer et vivent désormais.

Pour finir notre séjour, nous avons choisi de nous diriger à Inle lake, destination très prisée, connue pour son immense lac et ses fishermen dont certains sont davantage des pêcheurs de touristes qu’autre chose !

Malheureusement dans cette ville, l’expression « usine à touristes » prend tout son sens. Le circuit proposé perd de son authenticité à force de fréquentation. Etant essentiellement composé de marchés et de manufactures qui, certes, ont l’avantage de faire connaître le savoir-faire traditionnel birman, il est surtout un business très lucratif.

Malgré le charme de ses habitants, on en a eu marre du Myanmar et avons décidé d’écourter notre séjour. Par manque d’information de notre part, nous avons dû changer nos plans. La frontière Myanmar/Laos étant encore fermée, nous sommes alors partis pour la Thaïlande afin de rejoindre le Cambodge.

   

©yaquoilabas