L’île d’Olkhon

Une petite tente en Sibérie

Après une semaine de voyage, nous quittons la ville d’Irkoutsk pour découvrir une Sibérie plus sauvage. On nous a parlé de Sergeï, un sonneur de cloches qui vit sur l’île d’Olkhon et qui pourrait nous héberger le temps de notre séjour.

 

Au bout de 6h de route dans un mini-bus, nous voici arrivés à Olkhon, dans un village qui semble être le seul de l’île, avec pour seule compagnie, quelques chiens errants. Le chauffeur nous dépose devant l’auberge de Nikita, très populaire mais aussi très touristique.

 

Nous décidons de nous diriger vers l’église à côté de laquelle vit Sergeï, qui nous accueille et nous propose de dormir dans une grande tente située sur son terrain. Il ne fait que 2°C ici, on s’empresse donc de couper du bois et de faire un feu dans le poêle pour réchauffer notre nouvelle maison. Les deux prochaines nuits promettent un certain « retour aux sources ». Il n’y a pas l’eau courante et un simple trou dans une cabane en bois fait office de toilettes.

 

Une fois bien installés, nous sommes partis manger dans une auberge.

L’aubergiste nous accueille, nous sert à manger et nous dit d’un air inquiet :

« – Do you know about the bears ?

– Heu… non, pourquoi ?

-Depuis quelques jours, trois ours ont été vus autour du village. Il est fortement déconseillé de sortir la nuit. Nous sommes tous très effrayés ici. »

Forcément, c’est la nuit, nous sommes à pieds et nous devons retourner à notre campement pour y passer la nuit. C’est une première pour nous et l’idée de nous faire réveiller par un ours nous fait un peu peur. La fille nous propose une chambre dans son auberge pour rester en sécurité, mais après un temps de réflexion, nous décidons de rentrer.

La nuit a été longue ! Le moindre bruit devenait suspect. Le vent soufflait faisant claquer la toile de la tente, les chiens aboyaient au loin…

Alors que le sommeil nous gagnait, Barbara me dit :

« – Tu es stressé ?

-Non, pourquoi ? lui dis-je en mentant.

-Tu as entendu un bruit ?

-Oui, c’est mon ventre qui gargouille…

-Pfff t’es bête, non, j’ai entendu un cri.

-Pas moi, ne t’inquiètes pas, il n’y a rien du tout. »

Soudain ! …. A deux mètres de nous, un grognement sourd ou plutôt un souffle roque d’un animal qui semblait énorme retentit ! A ce moment précis nous avons senti notre sang se glacer dans nos veines…

Peut-être était-ce l’ours ou peut-être un gros chien, nous ne le saurons jamais.

   

©yaquoilabas