Le transsibérien

Là où le temps n’a pas de prise.

 Après avoir brièvement visité Moscou, nous embarquons pour un voyage de quatre jours et trois nuits à bord de ce célèbre train qui fait tant rêver, le transsibérien !

 

A première vue, notre train ne paye pas de mine. De longs wagons gris, un couloir étroit où il est difficile d’avancer avec nos gros sacs. Le long de ce couloir, de petites cabines composées de quatre couchettes se succèdent. Sans passer inaperçus avec notre maison sur le dos, nous arrivons enfin à la notre. Elle est fermée… Devant, se trouve un gigantesque bonhomme au sourire d’acier. Il est impressionnant avec son mètre 90, ses immenses mains et son allure d’ours.

La porte s’ouvre… Dans la cabine, une dame aux cheveux rouges et au regard cristallin nous cède la place pour que nous puissions nous installer. Nous venons de rencontrer nos compagnons de route, Micha et Tatiana.

 

Nous sommes heureux de voyager en leur compagnie. Tatiana nous apprend ce qu’elle sait sur les villes que nous traversons, elle connaît bien l’histoire de son pays. Elle nous raconte notamment la légende de « Chaman  Stone » : « la rivière Angara, fille du lac Baïkal, est tombée amoureuse du fleuve Jenisej et a voulu le rejoindre. Mais son père s’est opposé à cette union et a fait tomber un énorme rocher pour l’empêcher de partir. Ce rocher se trouve à Slyudyanka et se nomme « Chaman Stone ».

Micha, lui, nous est d’une aide précieuse pour tracer notre itinéraire sur la carte. La communication est plus difficile car il ne parle que Russe mais Tatiana joue les interprètes.

Dans le train, le temps passe différemment. Nous avançons vers l’est et allons traverser plus de 5 fuseaux horaires alors que le train reste à l’heure de Moscou. Le territoire Russe est tellement immense que les gares sont toutes réglées sur cette même heure pour que tout le monde puisse se repérer. Ici, c’est comme si nous étions en dehors du temps lui même. Il est 17 heures, heure de Moscou et pourtant, il fait nuit depuis qu’il est 15 heures.

Les journées sont rythmées par les repas, les siestes, les allées et venues entre notre cabine et le samovar (sorte de ballon d’eau chaude pour se préparer thés et cafés) et les arrêts en gare où l’on peut descendre pour se dégourdir les jambes et acheter à manger dans de petites boutiques situées sur les quais.

 

Les paysages changent derrière la fenêtre. Les lacs et les rivières sont gigantesques, la nature est belle et sauvage. Hier, les forêts de boulots étaient vertes. A notre réveil, tout est blanc, les petites maisons en bois de Sibérie sont recouvertes d’une neige épaisse sous un ciel bleu clair d’une beauté froide exceptionnelle. Il n’y a presque rien autour de nous à part des forêts et des plaines à perte de vues. Nous sommes dans un train au milieu de nul part, c’est une sensation grisante.

Bientôt nous serons à Irkoutsk pour rejoindre l’île d’Olkhon où, selon la légende, « son eau, la plus pure au monde guérirait tous les maux ».